Le nouveau « règlement européen sur la protection des données personnelles », publié en 2016, entrera en vigueur en mai 2018. Chargeurs et logisticiens n’ont pas encore fini d’en mesurer toutes les implications.
Le RGPD, qui remet à jour une vieille directive européenne de 1995, va rapidement obliger les entreprises à mettre en place une organisation et des procédures systématiques dédiées à l’identification, au contrôle et au partage sécurisé des données personnelles. Des données dont le périmètre a évolué jusqu’à inclure désormais les adresses IP individuelles. Dès le printemps prochain, tous les acteurs de la chaîne logistique devront, eux aussi, s’être mis en conformité avec les nombreuses dispositions de ce règlement, qui vise à redonner aux citoyens le contrôle sur les données les concernant.
Ces dispositions, si elles définissent un cadre juridique plus clair, sont parfois contraignantes. Ainsi, chaque nouveau produit ou service lancé devra prendre en compte cet aspect « protection des données » dès l’étape de conception.
Redonner le contrôle au citoyen
Pour nombre de grandes entreprises, ce chantier de la « RGPD compliance », fort complexe, ne sera pas une mince affaire. Pourtant,« mis à part dans certains secteurs comme celui des jeux numériques, le sujet ne semble pas encore avoir obtenu toute l’attention requise », témoigne William Culbert, directeur technique EMEA chez Bomgar, éditeur de solutions informatiques d’assistance à distance et de contrôle d’accès,un marché qui, RGPD oblige, est en pleine ébullition. « Mais attention, prévient notre interlocuteur. Si le logiciel est un outil efficace et important pour protéger les données, la mise en conformité avec le RGPD passe d’abord et avant tout par des changements dans la politique interne des entreprises ».
D’abord le droit à l’oubli
Quel sera l’impact particulier de ce règlement sur chargeurs, e-commerçants et prestataires logistiques ? « La principale difficulté paraît moins résider dans les données relatives au personnel du secteur que dans la gestion de celles relatives aux clients finaux », explique William Culbert. En d’autres termes, la surveillance de plus en plus accrue des comportements des caristes, préparateurs et autres chauffeurs routiers posera moins problème que la question du droit à l’oubli des consommateurs, qui va nécessairement impliquer « une harmonisation des politiques RGPD à travers toute la supply chain, et non pas seulement à l’échelle d’une entreprise ». Car les données personnelles d’un particulier passant commande sur internet auprès de telle enseigne circulent non seulement chez cette dernière, mais encore chez son prestataire logistique et, plus en amont, chez le fournisseur. En logistique de distribution plus qu’ailleurs, ce RGPD va donc imposer un minimum de coordination, à la mesure de la complexité des systèmes d’information. Et l’échéance approche…
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