Il n’y a aucun doute. Aujourd’hui, il n’y a pratiquement pas de routes à Bamako, où les usagers ne sont pas obligés de choisir leurs trous, dans la circulation. Et, quand on imagine que ce sont des millions, voir des milliards de francs CFA du pauvre contribuable malien qui ont été investis, il n’y a pas si longtemps pour leur construction ou réfection, l’on se pose aujourd’hui des questions sur la qualité du contrôle technique.
Et, si les entreprises chargées de faire le contrôle technique des travaux de construction et de réfection des routes, tramaient dans la corruption avec les entreprises de construction, pour tromper la vigilance des structures étatiques qui ne sont pas souvent moins complices ?
Aujourd’hui, il est fort regrettable que cette complicité à trois (responsables des structures étatiques chargées de la construction et de l’entretien des routes, entreprises de construction et entreprises chargées du contrôle de travaux), coûte malheureusement et inutilement trop cher à l’Etat. Des milliards sont souvent déboursés pour des travaux qui n’en valent pas la peine.
Au regard de la situation catastrophique des routes à Bamako, l’on est aujourd’hui en droit de douter sur l’honnêteté des différentes entreprises gracieusement payées par l’Etat pour veiller sur la qualité des travaux lors de la construction des routes. Toutes ces routes ont été réceptionnées par les services compétents de l’Etat, après avis des structures de contrôle. En principe, c’est ça la règle dans tous les Etats sérieux, où les gouvernants se soucient de la gestion des derniers publics. Et, comme on suppose que le Mali est un Etat sérieux, c’est cette règle qui prévaut.
Sauf qu’en véritable contrôleur des travaux réalisés, il n’y a pas plus d’un an sur certains tronçons à travers la ville, les pluies sont venues nous rappeler le manque de sérieux avec lequel, ils ont été exécutés. Ce qui nous fait dire aujourd’hui, la pluie est en passe de jouer le véritable rôle de contrôleur technique des travaux de construction ou de réfection des routes à Bamako.
L’Etat, à travers ses agents, a fait semblant de faire des routes. Les entreprises engagées, souvent sur la base de faramineuses sommes payées sous la table, soucieuses de récupérer les sommes versées pour la corruption, s’installent dans la logique de faire des travaux sans respecter les normes, coûteuses à leurs yeux. L’entreprise chargée du contrôle des travaux, ayant souvent les pieds et mains liés par la corruption, incapable de voir le non respect des normes, n’a le choix que se vautrer dans du mensonge éhonté, pour produire un rapport de complaisance, à la limite criminel.
Et, comme « à beau mentir qui vient de loin », il a souvent suffit d’une seule pluie pour mettre la supercherie au grand jour : Des routes dangereuses pour usagers. En d’autres termes : « On peut facilement raconter des mensonges (et être cru) quand ce qu’on dit n’est pas vérifiable ». Mais, fort heureusement pour les citoyens maliens, et malheureusement pour tous ces gros et grands tricheurs de la République, les pluies sont-là pour rappeler tout le monde à l’ordre.
Et, malheureusement, comme « le chien aboi la caravane passe », le trio de tricheurs vont pendant longtemps continuer à casser du sucre sur le dos du Peuple malien qui va continuer à perdre des milliards dans des routes qui ne lui serviront pas à grande chose qu’à casser le coup de certains citoyens.
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