Philippe Bohn est prévenu. La concurrence ne fera aucun cadeau à Air Sénégal, la compagnie qu’il dirige depuis quatre mois et qui sera lancée jeudi prochain, à l’occasion de l’inauguration de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Et si l’accueil s’annonce glacial, c’est la faute à sa stratégie consistant à faire grandir très vite son entreprise.
« La volonté (de la compagnie) d’empiéter sur la chasse gardée des majors européennes (en vol direct) et de la Ram (via son hub de Casa) est mal perçue par ces dernières, qui ne feront rien pour lui faciliter la tâche », prédit une source de Jeune Afrique dans l’édition de l’hebdomadaire paru ce lundi.
En effet, informe JA, Air Sénégal compte, dès 2019, faire du long-courrier son relais de croissance. Destinations visées : Paris, Londres, Beyrouth, New York et São Paulo.
Affichant la preuve de ses ambitions, la compagnie sénégalaise s’est engagée, le 16 novembre dernier au salon aéronautique de Dubaï, pour l’achat de quatre Airbus A330 Neo dont deux en option.
Cette stratégie est compréhensible, de l’avis des connaisseurs du secteur. « Ramené au kilomètre par passager, le long-courrier sur le continent africain est le plus profitable », indique un expert dans les colonnes de JA.
Par ailleurs, souligne le directeur adjoint d’Air Sénégal, Jérôme Maillet, « une compagnie qui ne dispose que d’une demi-douzaine d’avions est encore plus exposée à la concurrence, il lui faut croître très vite ».
Cependant Air Sénégal commencera par des vols domestiques (Ziguinchor) et fera des sauts chez certains proches voisins du Sénégal comme la Mauritanie (Nouakchott), le Cap-Vert (Praia) et la Gambie (Banjul).
Seneweb.com
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