L’Association du transport aérien international (IATA) a publié le mardi 05 décembre 2017 ses prévisions pour 2018 qui présagent un fort redressement des compagnies aériennes africaines avec une diminution des pertes évaluées à $100 millions.
A l’échelle mondiale, l’IATA table pour une augmentation des bénéfices nets qui s’élèveront à 38,4 milliards $ en 2018, une amélioration par rapport aux 34.5 milliards $ prévus pour 2017. Les compagnies aériennes africaines resteront cependant dans le rouge.
Néanmoins, L’IATA, qui regroupe 275 compagnies aériennes, constate qu’en dépit des pertes annoncées pour 2018 par les compagnies aériennes africaines, celles-ci s’améliorent dans leur redressement opérationnel.
2018 sera une année de consolidation par rapport à l’année 2017 où les transporteurs africains devraient afficher les plus faibles résultats à l’échelle mondiale, avec des pertes nettes de 800 millions $.
En 2018 , une plus forte croissance économique attendue en Afrique devrait soutenir une augmentation de trafic de 8,0 % avec un coefficient d’occupation des sièges légèrement au-dessus de 70 % , indique l’IATA.
« Ceux sont là des bonnes nouvelles pour l’industrie mondiale du transport aérien. Le bilan de sécurité est solide. Nous avons une stratégie claire en matière d’environnement, qui porte fruit. L’aviation transporte plus de gens que jamais. La demande de transport de fret est à son plus haut niveau en plus d’une décennie. Le nombre d’emplois augmente. De nouvelles routes sont établies. Les compagnies aériennes obtiennent des niveaux de rentabilité durables. Cela dit, l’aviation demeure une entreprise difficile et nous devons relever des défis sur le plan des coûts, à savoir le prix croissant du carburant et de la main-d’œuvre et la hausse des dépenses d’infrastructure », a déclaré Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’IATA.
L’IATA souligne cependant que le ralentissement de la croissance économique du continent est un facteur qui nuit aux performances financières des compagnies africaines. « La situation économique dans l’ensemble ne s’améliore que lentement en Afrique, ce qui nuit aux résultats économiques des compagnies aériennes du continent. L’économie clé du Nigéria sort tout juste de la récession et la croissance en Afrique du Sud demeure extrêmement faible » précise l’IATA.
Pour une meilleure rentabilité des compagnies africaines , L’ IATA préconise l’implémentation totale de la décision de Yamoussoukro « Il faudra un effort concerté de libéralisation de la part des gouvernements du continent pour promouvoir la croissance de la connectivité intra-africaine » ajoute l’IATA.
Globalement à l’échelle mondiale, le plus grand défi de 2018, sur le plan de la rentabilité, résidera dans l’augmentation des coûts, martèle l’IATA.
- Le coût du pétrole en 2018 devrait s’établir en moyenne à 60 $ par baril de Brent (en hausse de 10,7 % par rapport au coût de 54,2 $ par baril en 2017). Le prix du carburéacteur devrait augmenter encore plus vite et atteindre 73,8 $ par baril (en hausse de 12,5 % sur le prix de 65,6 $ en 2017).
Ces coûts seront encore plus élevés sur le continent africain, où le prix du carburant est de 20% supérieur à la moyenne mondiale, déplore l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA).
- Les coûts de main-d’œuvre ont augmenté fortement et ils représentent maintenant un poste de dépenses plus important que le carburant (30,9 % des coûts en 2018).
- Les coûts unitaires devraient augmenter de 4,3 % en 2018 (une accélération importante par rapport au taux de 1,7 % en 2017). Cela surpassera l’augmentation prévue de 3,5 % des recettes unitaires.
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