Port de Dakar, tout le potentiel n’est pas exploité… (DG)

Port de Dakar, tout le potentiel n’est pas exploité… (DG)

Invité du Jury du dimanche, le Directeur général du Port Autonome de Dakar, Aboubacar Sadick Bèye a révélé que le Port se porte bien. Mais, précise-t-il : « on effleure à peine le potentiel du port. On exploite le potentiel du port qu’au tiers. Cela veut dire qu’il y a une bonne partie de potentiel qui est là, qui est à prendre ».

Selon lui, son ambition c’est véritablement de s’inscrire au cœur de l’action du Plan Sénégal Emergent qui parle de transformation structurelle de l’économie nationale. « Notre vision c’est d’ouvrir le Sénégal davantage dans le commerce international dans lequel l’Afrique est encore très faible ». A l’en croire, ils ont tout fait pour que la pandémie du coronavirus ne compromet pas les activités du Port. « Nous vivons cette pandémie comme tous les Sénégalais avec, peut-être, l’avantage d’avoir, très tôt, mesuré les conséquences et déjà le 30 janvier dernier le service des mouvements du haut commandement du port avait réuni les acteurs pour préparer. Nous avons évité que le port soit un vecteur, une porte d’entrée du virus. On s’en sort bien. Il n’y a pas une recrudescence des cas qui est due à l’activité du port bien que 95% des produits transitent par le port. Nous avons pris le taureau par les cornes depuis le début », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « On n’a pas été trop négativement impacté. Pas comme l’activité maritime d’une manière générale. Au plan mondial, c’est 30% de contraction de l’activité maritime. Pour le port de Dakar,au premier semestre en produits d’exploitation, nous sommes à moins 6% avec la possibilité sur les six mois qui viennent de pouvoir renverser la tendance. Mais je crois qu’on a été plutôt résilient ».

12 milliards de Francs CFA en dividende versés cette année

S’agissant du positionnement du Port de Dakar, Sadikh Beye souligne que le Port a un client captif. C’est pourquoi, rassure-t-il, l’économie sénégalais s’est très bien portée sur les 6 dernières années. Mieux, cela a permis au port de Dakar de catapulter ses revenus. « Ce n’est pas encore la catastrophe sur l’économie sénégalaise. C’est une décélération, ce n’est pas une contraction », rassure M. Bèye, signalant, dans le même sillage, que le port doit être industriel. Il ne peut pas, à son avis, être seulement de port d’embarquement et de débarquement. « Vous êtes obligés de faire ce qui se fait à Singapour qui a peu près, le même profil que le Sénégal. Il faudrait que les produits arrivent au port et qu’ils soient transformés et remis dans les containers et dans les navires pour aller un peu partout en Afrique. Le Sénégal est un pays de service. Le port de Dakar est connu pour sa qualité de service. L’Afrique ne devrait pas toujours continuer à importer les produits finis. Nous devons pouvoir travailler avec la Chine pour que les produits qui sont importés par l’Afrique, soient des produits semi finis. Lesquels reçoivent un peu de valeurs ajoutées et repartent sur les navires. C’est cela qui va faire le moteur de l’émergence », détaille-t-il. De même, il a fait savoir que le plan de transformation du port est en marche et les premiers résultats sont très encourageants. « C’est ce qui nous pousse davantage à dire qu’on va être très agressif sur le portefeuille international, sur le marché financier pour chercher de l’investissement. Mais, il nous faut convaincre et pour convaincre, il faut qu’on montre déjà qu’on peut gérer, qu’on peut avoir des résultats », soutient-il. Et d’ajouter : « les résultats que nous avons parlent d’eux-mêmes. Nous avons juste sur les trois dernières années, si vous cumulez les impôts que le port a payés aux services de la DGID, cela dépasse ce qu’on a payé les dix dernières années. C’est la première fois que le port paie des dividendes et cette année, nous en avons versé 12 milliards de francs CFA. Mais le port aussi en termes de droit de porte, c’est 95 % de ce que la Douane fait rentrer dans la trésorerie de l’Etat qui est autour de 800 milliards de francs CFA. On peut aller beaucoup plus mais il faut l’investissement et pour les projets que nous avons démarré, premier problème c’est la congestion et nous avons créé un des projets phares c’est la gestion des flux de camions qui va démarrer le 15 septembre 2020 ».

Emediasn

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