Transport et logistique au Sénégal : Encore des éfforts malgré les progrès importants

Transport et logistique au Sénégal : Encore des éfforts malgré les progrès importants

Une étude publiée par le Groupe de la Banque mondiale dont la restitution a été faite, hier, à Dakar, révèle qu’aux niveaux de l’économie générale et sectorielle, des efforts importants ont été réalisés depuis 20 ans dans les transports, mais la performance du secteur reste insuffisante.

« Fort d’une approche programmatique déclinée au niveau économique général comme au niveau sectoriel, des efforts importants ont été réalisés depuis 20 ans dans les transports, mais la performance du secteur reste insuffisante ». C’est l’un des constats du livre blanc sur le « Transport et la Logistique au Sénégal » ; une étude publiée par le Groupe de la Banque mondiale dont la restitution a été faite, hier, à Dakar. Cette étude qui vise à contribuer aux réflexions stratégiques sur les secteurs des transports de biens et de la logistique au Sénégal, en dressant l’état des lieux et en identifiant des voies d’amélioration potentielles qui pourraient être concrétisées par un ensemble d’actions pour moderniser et accroître l’efficacité de ces secteurs au service du développement économique, souligne également qu’en logistique, considérée comme facteur clé de l’efficacité des transports et de la compétitivité de l’économie, « les services et installations ne répondent pas encore aux besoins, en particulier en dehors de l’agglomération de Dakar ».

Selon le responsable du programme « Infrastructure et développement durable » de la Banque mondiale à Dakar et en charge de la gestion de cette étude, Éric Lancelot, le secteur des transports et de la logistique au Sénégal possède les cinq grandes caractéristiques. La première, c’est l’existence de corridors structurants avec les pays limitrophes en particulier Dakar-Bamako et la transgambienne qui sont importants pour l’économie sénégalaise et dont les performances peuvent être améliorées.

La deuxième caractéristique a trait au fait que le Sénégal dispose d’un réseau routier classé de 16.500 km dont l’état général s’est amélioré au cours de ces dernières années avec notamment la mise en place d’un dispositif institutionnel et de financements dédiés à l’entretien. La troisième caractéristique a trait à un réseau ferroviaire relativement peu développé dont la principale ligne reliant Dakar à Bamako, assurant autrefois l’essentiel du transport de marchandises, est aujourd’hui en déclin. La  quatrième grande caractéristique du secteur des transports et de la logistique a trait au Port à Dakar qui assure près de 95 % des échanges commerciaux du Sénégal et qui demeure « un enjeu majeur pour le Mali car il est la porte d’entrée du corridor vers Bamako ». Sa productivité a été grandement améliorée par la mise en concession de trois terminaux ces cinq dernières années mais sa performance reste obérée par des espaces communs peu organisés et des méthodes de fonctionnement non optimales. Et, enfin, un aéroport international à Dakar (Lss)  représentant 90 % du trafic national dont l’exploitation et les infrastructures ont souffert, par le passé, d’un manque d’investissements. D’où l’importance de l’ouverture d’un nouvel aéroport moderne dans le courant de l’année en 2017.

Regroupement de tous les modes de transport au sein d’un même ministère
Pour l’amélioration de la performance et de l’efficacité des secteurs des transports et de la logistique, l’étude propose de simplifier l’organisation du secteur des transports et de la logistique. Avec des responsabilités éclatées entre divers ministères et agences, la gouvernance de ces secteurs serait difficile à améliorer. Cette gouvernance ne pourrait être améliorée que par le regroupement de tous les modes de transport au sein d’un même ministère avec une vision unique d’ensemble pour le développement des transports et de la logistique. Par ailleurs, poursuit l’étude, la législation pour attirer l’investissement privé doit être complétée par une réflexion sur la régulation des contrats de Partenariats public privé (Ppp). Il s’agira également de mener une stratégie multimodale et de développer la logistique. « La planification des transports devrait s’effectuer dans le cadre d’une stratégie multimodale, prenant par exemple en compte le développement des ports secondaires et du cabotage ainsi que le potentiel de transport fluvial du pays notamment sur le fleuve Sénégal. Elle devrait s’intégrer dans une stratégie globale incluant la logistique qui reste, aujourd’hui, un point faible au Sénégal », indiquent les auteurs du livre blanc.
Améliorer la performance des services
«Le transport routier, mode prédominant pour le transport de marchandises est peu efficace, parcellisé et souvent informel et subit la concurrence des transporteurs maliens sur le corridor vers Bamako », souligne l’étude qui préconise l’amélioration de la régulation du secteur, la modernisation du parc de véhicules et les conditions d’accès à la profession. Autant de mesures qui, selon les auteurs de cette étude, pourront améliorer l’efficacité du secteur. Ils ajoutent que la performance des services douaniers qui s’est améliorée avec la réforme du secteur et le programme de dématérialisation pourrait encore être améliorée notamment au Port de Dakar et à la frontière malienne.
Mieux intégrer les zones enclavées
Alors que la majorité de la population et de l’activité économique du pays se concentrent sur la façade maritime et plus particulièrement dans la région de Dakar, le désenclavement des zones rurales pour réduire les coûts de transport des produits agricoles des régions pour améliorer l’accessibilité aux marchés est indispensable. La région naturelle de la Casamance dont l’exploitation du fort potentiel agricole et halieutique est affectée par son enclavement, pourrait bénéficier de l’augmentation de la capacité du port de Ziguinchor et de l’amélioration des liaisons fluviales avec l’intérieur des terres et maritimes avec les autres ports du Sénégal. Le Sénégal oriental pourrait également bénéficier d’une meilleure desserte autour des corridors existants.
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