Florent Chapus, associé du cabinet de management de Transition EIM et Dominique Assouline, manager de transition expert en supply chain, signent une tribune dans LSA sur les évolutions à prévoir concernant la supply chain.
C’est au final toute la supply chain qui a été appelée à changer, en réinventant l’approvisionnement, en incitant à de nouveaux principes d’achats, en demandant une relocalisation des productions lointaines. « De nombreux appels ont été lancés face à l’urgence de changer notre façon de penser et de consommer, à l’importance de rapatrier la production de certains biens en France, à reconstituer des stocks stratégiques pour réduire la dépendance à l’étranger », souligne la tribune.
Théorie et pratique
Reste la différence entre la théorie et la pratique. « Dans de nombreuses industries, modifier son panel fournisseurs est une opération complexe, impliquant de longs process d’homologation et de validation tant des fournisseurs que de leurs produits », détaille le texte.
« A court terme, quelques leviers sont toutefois actionnables : réfléchir à des produits substituables, des sources alternatives à des changements de formulation, modifier les règles de différenciation des produits (qu’elle soit retardée ou avancée) ou la taille (ou la composition) des lots peuvent ouvrir de nouvelles possibilités. »
Le passage en revue des fournisseurs changera la donne, lançant les bases de co-développement et en redessinant leur géographie d’implantation mais aussi en prenant en compte le recyclage, comme le textile qui s’intègre à la fabrication d’isolants pour les murs par exemple, avec la certification « AFAQ-26000 » à la clef.
« Depuis des décennies, la production est définie par ses programmes de fabrication, généralement organisée en fonction de la taille minimum de ses lots, du délai de ses fournisseurs et de son propre délai. Ces décisions sont le plus souvent économiques et sont souvent gravées profondément dans les usages des sites de production », constatent Florent Chapus, associé du cabinet de management de Transition EIM et Dominique Assouline,
D’autres pistes peuvent être envisagées : la fabrication sur commande (vs fabrication vers stock) ou l’impression 3D ou de nouvelles possibilités de substitution de matériaux.
Réorganiser sa distribution
« Une entreprise a revu depuis quelques mois sa logistique de distribution en s’alliant avec un leader de l’hyper, permettant de livrer en moins de 2 heures en ville grâce à des nouveaux fournisseurs locaux (fermes régionales, paniers sur-mesure, produits bio fabriqués à moins de 100 km) tout en réduisant le CO2 et les coûts associés aux vecteurs de transport ».
Les alliances vont s’avérer stratégiques, notamment parce que les producteurs ne possède pas de flotte de camions ou sous-traitent aux 4PL, à mettre en parallèle à l’exigence du consommateur d’être livré toujours plus vite en centre-ville. La mutualisation et le dernier kilomètre apporteront certainement de nouvelles réponses dans les années à venir.
COMMENTS